Vous ne connaissez pas encore le Musée Mer Marine de Bordeaux ?! Il est temps de découvrir ce petit dernier, qui a tout pour se classer parmi les musées incontournables de la métropole bordelaise, promis !
Quézako ? Ce musée a vu le jour l’an dernier par la volonté de Norbert Fradin de mettre en avant ses collections personnelles et autres apports, afin de faire connaître quelques pans de l’histoire maritime de l’Humanité ainsi que les limites désormais tangibles de l’exploitation que nous en faisons.
De l’extérieur, l’architecture contemporaine du musée le rend fidèle aux réhabilitations urbaines menées dans le quartier des Bassins à Flot. De l’intérieur il est fait de vastes espaces lumineux aménagés en : une aile pour l’exposition permanente et une autre pour les expositions temporaires (actuellement sur Léonard de Vinci).
L’aile sur la partie historique est aussi riche que variée. Chronologiquement nous découvrons au rez-de-chaussée quels étaient les moyens de transport utilisés durant la préhistoire, l’antiquité européenne (les enfants ne manqueront pas d’actionner la maquette animée d’une galère romaine !), notre Moyen-Âge avec les terribles langskip scandinaves, plus connus sous le nom de drakkars, la découverte du Nouveau-Monde – grâce à nos premiers grands explorateurs : Christophe Colomb, Magellan…– par les européens et son partage, puis l’entrée de la France dans parmi les puissances navales.
Nous devons au règne de Louis XIV notre grandeur internationale auprès des autres peuples. Ses fidèles bras droits Colbert et Richelieu ont été à l’origine de notre Marine nationale et de son expansion vers de nouveaux horizons, transocéaniques, contrant les portugais, espagnols, hollandais et anglais. C’était alors le début de nombreuses guerres terrestres et maritimes entre nos royaumes pour la conquête des marchés économiques qu’offraient ces nouvelles terres. Le Musée ne manque pas de rappeler la place de ces grands hommes (Amerigo Vespucci, Cook, La Pérouse, Bougainville, Surcouf…) et des navires qui ont fait vibrer nos ports par leurs récits d’aventures exotiques. Pour la gloire du Royaume la suprématie de nos compagnies de commerce sur les océans et continents ne devait rencontrer aucun obstacle, dommage, « pirates en vue ! ». La Traite Négrière n’a qu’une petite place, mais il est vrai que Bordeaux a été largement dépassée par ses consœurs de l’époque sur le sujet. Napoléon acheva quant à lui d’affaiblir notre port, mais ça, c’est une autre histoire…
Le premier étage nous transporte vers les révolutions industrielles navales des XIX-XXème siècle. Les maquettes de bateaux à aubes ou à vapeurs côtoient les instruments de navigation et les œuvres d’art des marins, vous savez, les bateaux en bouteille ! Mais connaissez-vous les maquettes de ponton, germaines et autres scrimshaws ? Les aspects économiques et militaires du Port de Bordeaux au XXème siècle ne sont pas ignorés, notamment sur les bateaux coulés lors de la Seconde Guerre Mondiale, épaves qui sont encore visibles à marée basse dans la courbe de la Bastide ou dans l’estuaire de la Gironde !
L’époque contemporaine ravivera sans doute quelques souvenirs. Allant des expéditions polaires des Commandants Charcot et Dumont d’Urville, à l’exposition de nombreuses maquettes de la marine de guerre nationale, ainsi qu’à la naissance du tourisme de croisière à bord de nos célébrissimes paquebots transocéaniques, rien ne manque ! Vous retrouverez à coup sûr la cale dans laquelle Jack et Rose ont fait de la buée sur la superbe maquette de 5,2 m du Titanic ! Les sports de voile et les bateaux de pêche sont aussi présents, bien qu’étrange de les voir en dehors de nos écrans.
Une dernière partie aborde : nos liens maritimes historiques, économiques et militaires avec les USA, vous savez, Lafayette et l’Hermione… et les récits de célèbres loups de mer, tels que Jack London, Robert Louis Stevenson, Victor Segalen (oui, comme la Fac’ de la Victoire !), Jacques Brel…n’oublions pas les disparus en mer et les migrants qui affrontent les flots à leurs risques et périls, après tout, c’est ce qu’a toujours été l’appel du large, une quête pour un avenir meilleur. Et c’est justement ce que met en avant le deuxième étage dans ses expositions ! En commençant par l’histoire géologique des océans l’on se sent bien petits – à peine plus qu’une goutte ! – dans cet environnement puissant, gigantesque, mais aussi fragile que vital pour la Vie sur Terre que sont les océans ! Spero Mare et le CEPPOL vous montreront ce qu’il est possible à notre échelle de ne plus faire – ou de mieux faire – pour préserver la biologie marine de nos nuisantes activités économiques, mais attention, cette démarche se veut sensibilisante, et non pas culpabilisante.
Bien que ce musée soit une réussite au point de vouloir larguer les amarres, n’oubliez pas de rentrer à bon port !
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