Cathédrale Saint-André, ses vieilles pierres

Suite à la destruction par les vikings en 814 de la première basilique romane se trouvant à proximité, les autorités ecclésiastiques décidèrent de bâtir une nouvelle cathédrale, plus grande, sur l’espace libre entre les récentes ruines et les remparts antiques au XIème siècle.

Seule sa façade occidentale est de style roman, car encore en vogue à l’époque de sa construction, et parce qu’y était accolé le Palais Episcopal jusqu’en 1772. La nef de style gothique angevin date du XIIème siècle et fut modifiée au siècle suivant. Le déambulatoire commencé vers 1280 fut raccordé à la nef vers 1330, son chœur et ses chapelles rayonnantes n’ont été ajouté qu’au XIVème siècle. C’est également en cette période troublée de Guerre de Cent Ans que furent réalisés les bras du transept qui allaient relier les deux parties du bâtiment, d’où les voûtes non alignées ! Ses clochers ne furent terminés qu’au XVème siècle avec notre défaite face aux Français. Il s’agit du plus vaste ensemble de gothique flamboyant d’Aquitaine. Les arcs-boutants devinrent nécessaires pour consolider l’édifice bâti sur un sol trop mou, notamment le célèbre Contrefort de Gramont, datant de 1530 et tout à fait dans le style Renaissance. L’on remarquera que les contreforts sont plus nombreux côté sud que côté nord, cela s’explique par l’écoulement souterrain de l’estey du Peugue qui fait doucement glisser la masse du monument vers les rails du tramway !

Mal entretenue elle fut endommagée à plusieurs reprises par des tempêtes et ouragans. En 1787, l’imprudence d’un couvreur faisant fondre du plomb sur la voûte pour en raccommoder la couverture déclencha un incendie qui consuma en moins de 2h la charpente du chœur ! Pendant la Révolution, la cathédrale devint maison nationale, ses cloches furent envoyées à la fonte et le plomb de ses toitures enlevé. En mars 1794 elle fut transformée en magasin à fourrages ! Le tympan méridional consacré à la Vierge fut détruit avec son linteau et son trumeau pour permettre le passage des charrettes à foin ! Les statues du portail nord furent mutilées. A l’intérieur le pavement fut défoncé, les voûtes de la nef lézardées et celles du chœur endommagées par l’humidité. Le vandalisme n’épargna pas le mobilier qui disparut. La chaire et l’autel furent démolis tandis que les grilles et les stalles furent enlevées. Seul le portail Royal, protégé par les maisons adossées sur le mur nord, échappa à la destruction. En 1865, son superbe mais délabré cloître gothique fut démoli pour la commodité de l’alignement du Cours d’Alsace Lorraine avec la rue des Frères Bonnie, à la place s’y trouve aujourd’hui une sacristie mélangeant plusieurs styles architecturaux, tout à fait atypique !

Elle n’eut de cesse d’être rénovée ou restaurée entre les années 1820 et 1870 par Pierre-Alexandre Poitevin et Paul Abadie, pour ne citer que les plus connus. Et encore aujourd’hui depuis 1996, cela devrait se terminer pour les parties extérieures l’année prochaine, 25 ans de lifting pour cette vieille Dame.

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